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par Pierre Leyri

EDUCATION ARTISTIQUE ET CULTURELLE

Depuis septembre 2018, et pour une durée de trois ans reconductibles deux années, la ville de Bessancourt a signé une convention avec le Ministère de la culture et celui de l’Education nationale. Mandatée par la DRAC, la Compagnie Oposito (centre national des arts de la rue et de l’espace public) a proposé à l’Oeil du Baobab (cinéastes) et à l’auteure carnettiste Antonia Neyrins d’intervenir auprès des classes des 5 écoles de la ville, ainsi qu’au collège Maubuisson.
Ainsi, chaque classe bénéficie d’interventions autour de la réalisation de films, du rôle d’acteur, de l’aspect technique du cinéma, de la pratique théâtrale avec l’Oeil du Baobab. Antonia Neyrins, quant à elle, initie des classes curieuses et des classes porteuses à la confection de carnets de voyages.

Un premier film (« Cumulus  ») a été réalisé l’année dernière. Une nouvelle réalisation est en préparation, dont voici le synopsis :

PROJET COURT METRAGE

C’est l’histoire d’une classe qui visite la Boutique des Arts à Bessancourt. La classe découvre des caméras, des livres, des costumes, des objets curieux, etc.
La maîtresse explique qu’autrefois des artistes (L’OEil du Baobab et Antonia Neyrins)
étaient installés à Bessancourt, qu’ils faisaient des fi lms et des carnets de voyages*,
que tous les enfants jouaient dedans et que c’était passionnant !!...
Un enfant furète sous un placard et relève sa tête pleine de toiles d’araignées en tenant à la main un cahier poussiéreux. Tous se rapprochent, ils ouvrent le cahier...
Il est rempli de textes et de dessins où l’on voit des enfants avec des maquillages de toutes les couleurs, plein de peintures différentes, des styles très opposés, ils se rendent compte que c’est le storyboard* d’un scénario* qui n’a pas été tourné. Ils commencent à le lire...
Flash-back*...
L’histoire raconte qu’un jour un gaz s’est abattu sur Bessancourt, tous les enfants se sont endormis, à leur réveil ils réalisent qu’ils ont le visage recouvert de maquillages tous distincts comme s’ils appartenaient à différentes tribus. Ils ne parlaient plus la même langue et très vite ils en sont venus à ne pas se comprendre et à devenir violents entre eux…
Seules quelques personnes qui, pour des raisons précises, n’avaient pas aspiré le gaz, étaient restées les mêmes, (l’une parce qu’elle était enrhumée et contagieuse et portait un foulard sur le bas du visage, une autre faisait du ponçage dans sa chambre et portait un masque, etc..).
Ils se rendent compte que des groupes commencent à s’isoler, à faire des camps retranchés, vivent en se méfi ant les uns des autres. Ils réfléchissent à trouver une solution pour que la ville se réunisse à nouveau et retrouve sa joie de vivre.
Ils ont l’idée de préparer une grande fête (un genre de carnaval) où tout le monde se réunirait avec ses danses, ses musiques, ses langues, sa gastronomie, sa mode vestimentaire…
Au début les tribus arrivent petit à petit, restent les unes à côté des autres sans se mélanger, sans avoir envie de se rencontrer. Les « organisateurs  » ne se découragent pas et poursuivent leur projet. Un premier groupe se met à danser, certains commencent à applaudir, tous les autres s’extasient et ils commencent
à échanger leurs nourritures différentes, certains font la grimace en respirant les plats comme si c’était très mauvais et finalement ils trouvent cela délicieux.
La journée se poursuit dans une belle atmosphère, ils font la fête ensemble et vont s’apercevoir que leurs différences ne les empêchent pas de cohabiter ensemble, bien au contraire...
Plus tard le gaz revient sur la ville et ils se rendorment tous. Lorsqu’ils se réveillent à nouveau ils sont tels qu’ils étaient au départ, ils ont perdu leur maquillage.
A partir de ce jour, ils décident de se retrouver chaque année pour faire la fête et organiser un grand carnaval, de mettre leur costume, de se maquiller, de coller des affiches sur les murs de la ville, de chanter… parce que la fête permet de s’amuser en partageant ses différences.
Retour sur le cahier dans la Boutique des Arts...
Les élèves de la classe referment la dernière page et un enfant dit : « Oh ! mais il était super ce film, c’est dommage qu’ils n’aient pas eu le temps de le tourner…  ».
Les autres disent « Eh bien, si on le tournait, nous ?!...  »
On retrouve la classe préparant la machine à fumée pour faire le gaz, Antonia et un enfant le storyboard à la main, l’équipe de l’OEil du Baobab avec sa caméra, des enfants qui s’entrainent à s’évanouir, un enfant le clap* à la main, un autre cri « Silence…moteur…action…  ».